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L'âme de la ville |
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À travers L’âme de la ville, l’artiste Sophie Roy explore les notions de mouvement, d’enracinement et de permanence en puisant entre autres dans l’imagerie de la ville. « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve », disait Héraclite. Selon ce philosophe de l’Antiquité, tout est mouvement. Il affirmait que « rien n’est permanent, sauf le changement ». Paradoxalement, on peut observer que le changement semble procurer de la permanence dans certaines situations. Par exemple, une tradition va davantage subsister et demeurer pertinente si elle se transforme au fil du temps pour s’adapter aux nouvelles réalités, – une notion que l’artiste a explorée dans la série « Traditions et continuité ». Au mouvement naturel de la vie s’ajoute un autre défi : nous sommes aujourd’hui confrontés à la « mobilité incessante » et à « l’accélération des rythmes », selon le sociologue Hartmut Rosa. Cela peut nous empêcher d’avoir des haltes où se poser, nous laissant « déracinés », dit-il. Dans un tel contexte, l’« enracinement » tel que décrit par la philosophe Simone Weil est-il à la fois une solution et une réaction des êtres humains au manque de permanence ? Selon Weil, l’enracinement serait l’ensemble des ancrages que nous avons dans le monde en général, sans que cela fasse nécessairement référence à des lieux physiques. La racine se crée dans sa participation à l’existence d’une collectivité humaine. « Chaque être humain a besoin d’avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l’intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie », affirme-t-elle. La ville évoque bien le flux et le mouvement perpétuel : circulation, construction, naissance, mort, immigration et plus. En même temps, elle procure à ses habitants différentes formes d’ancrages tels que l’histoire, l’art, le patrimoine, les quartiers, les cafés, les parcs et les musées. Le processus de création de l’artiste trouve écho avec les thèmes qu’elle explore dans ce projet. Celui-ci implique de combiner et d’unir différents fragments de monde à l’aide de sa technique de photomontage. Avec cette technique, elle peux donc manipuler, superposer et juxtaposer divers éléments photographiques de différentes natures et époques. Contrairement à un cliché photographique qui capture et fige un instant précis dans le temps, le photomontage lui permet d’exprimer une vision de la vie dynamique, faite de changements, de mouvements et de transformations. À l’opposé de la typique « carte postale », la représentation de la ville de cette exposition nous amène au-delà de cette vision fragmentée et figée que nous avons parfois du monde qui nous entoure. Pour réaliser ce projet, l’artiste a utilisé des photographies de personnes, de paysages, de bâtiments et de divers éléments patrimoniaux. Ses photos proviennent de différentes sources dont la « Library of Congress » et sa banque d’images personnelle qui contient entre autres des photos d’époque prises par son grand-père. Cette exposition s’inscrit dans sa réflexion sur la société d’aujourd’hui.
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